Le Département : Nouveau mode de scrutin, nouvelle carte cantonale.
« Les textes de lois promulgués le 17 mai 2013 apportent des modifications au régime électoral des Conseillers Généraux.
Ainsi, les électeurs de chaque canton éliront pour siéger au Conseil Départemental (nouvelle dénomination) 2 membres de sexes différents qui se présenteront en binôme de candidats.
En Meuse le nombre de cantons passe de 31 à 17 et le nombre d’élus de 31 à 34.
Enfin et pour corriger les inégalités démographiques entre cantons, les 17 cantons doivent s’inscrire dans un écart maximal de 20% à la moyenne départementale de 11 407 habitants, soit entre 9 126 et 13 689 habitants. »
Le Conseil Générale réuni en séance plénière le samedi 18 janvier 2014
1 - a rejeté le projet de décret établi par les services du Ministère de l’Intérieur, portant création de la nouvelle carte cantonale pour le département de la Meuse qui, en l’état :
- comporte trop d’imperfections et d’incohérences
- ne répond pas aux réalités et aux intérêts d’un département rural comme la Meuse
- nuit au bon fonctionnement de nos institutions
2- a constaté après une analyse approfondie et de nombreuses simulations, que le cadre établi par la loi n’autorise que des améliorations à la marge ne permettant pas de compenser les aberrations structurelles de cette loi.
3- engagera un recours devant le Conseil d’Etat en lien avec les Communautés de Communes du département, si le décret devait être publié dans la rédaction du projet soumis au présent avis. »
Machisme environnant
Je ne sais pas si les journalistes de l’Est Républicain sont aussi machos que le Président du Conseil Général mais ils considèrent probablement la parole des femmes politiques inintéressante, sans importance, inutile.
2 femmes sur 31 Conseillers Généraux (c’est le masculin qui l’emporte !) Aucun journaliste ne leur a demandé leur avis sur ce nouveau scrutin et nouveau découpage (Est républicain du samedi 18 Décembre 2013). Je me suis exprimée lors de la séance du Conseil Général. Seules les Conseillers généraux, les vrais, les durs, les mâles, sont cités dans la presse (Est Républicain du 19 janvier 2014).
D’aucun diront que je pleure sur mon Ego et que je suis Parano.
Peut-être ?
Mais je n’ai pas attendu la parité pour soutenir les femmes, et de ce fait je suis souvent taxée de MLF ! (Mouvement de libération des femmes)
Mon intervention séance du 18 janvier 2014
1- La seule raison pour laquelle j’aurais pu voter ce projet de décret, et cela ne surprendra personne, c’est l’élection d’un binôme homme femme, qui permettrait la parité. Si une loi sur la parité n’est pas satisfaisante sur le plan intellectuel (on aurait préféré que cela se fasse naturellement), force est de constater qu’elle est nécessaire sur le plan pratique.
Je pourrais dire que je ne suis pas concernée puisque j’ai été élue au scrutin uninominal. Mais je sais combien il est difficile, pour une femme, de se faire élire surtout en milieu rural où certains conservatismes demeurent quant au rôle de la Femme, en particulier chez les personnes âgées.
Ca n’est pas par hasard que les deux seules femmes élues dans cet hémicycle sont élues dans des cantons moins ruraux.
Pour moi, le scrutin uninominal est le plus démocratique : Le candidat se présente, avec ou sans l’appui d’un parti politique et les électeurs choisissent. Il permet aussi aux électeurs de mieux connaître leurs élus et d’en être plus proches. Et le scrutin binominal s’en approche. C’est pourquoi je n’abonde pas dans le sens de Jean PICART qui souhaite un scrutin de liste. C’est encore un parti politique qui décide, en général un homme tête de liste qui choisit ses amis.
2- la carte cantonale telle que proposée est aberrante, incohérente, ne tient pas compte des réalités et des bassins de vie etc. Mais fusse-t-elle cohérente que je ne l’aurais quand même pas votée. Pourquoi ?
3- le débat sur la réforme territoriale m’avait laissée dubitative quant à son efficacité. J’avais dit alors, que « la montagne allait accoucher d’une souris ».
· La réforme territoriale devait simplifier : elle complique. Elle devait diminuer le millefeuille, elle rajoute une couche avec les métropoles. En Meuse on passe de 31 conseillers généraux à 34 !
· La réforme territoriale devait dire qui fait quoi ? Avec la clause de compétence générale tout le monde peut tout faire.
Je préférais de loin la réforme instituant le Conseiller Territorial représentant à la fois le Département et la Région. Elle n’était peut-être pas parfaite mais c’était un début de simplification et cela permettait d’éviter les redondances.
Mais ce gouvernement n’a eu de cesse de détricoter ce qui a été fait par le précédent gouvernement, et pas seulement sur la réforme territoriale !
Bref : un grand fouillis, des improvisations ! que de temps perdu et ce n’est pas fini !